Une jeune femme malade est soignée par un professeur qui lui injecte un produit qui la transforme progressivement en piranha. Mais elle n’est pas la seule à sévir en tant que mutante cannibale.
Avis de John Roch :
A l’origine, Piranha Women devait être réalisé par un certain Lindsey Schmitz, qui a tourné pour Charles Band Femalien: Cosmic Crush et Cassex mais ça ne se fera pas. Le film est une idée originale de Charles Band ou tout du moins affiche concept qui vend les deux mots du titre, à savoir trois femmes qui font du ski nautique, mais avec des piranhas à la place des bateaux, qui n’a bien sur rien à voir avec le résultat final, chose courante dans le monde de la série B et Z dans lequel les capitaux sont principalement acquis sur la base d’une affiche qui en met plein les yeux, avec un petit pitch accessoirement. Mais une fois revenu à la maison avec de quoi produire, il faut donner vie à ce qui a été vendu. Piranha Women a donc son concept et pour le concrétiser, Charles Band fait appel à Fred Olen Ray qui écrit le scénario et réalise ce qui est son 166ème long métrage, l’un des rares films produit par la Full Moon d’ailleurs puisqu’il faut remonter à 2000 et Sideshow pour trouver la dernière collaboration entre les deux figures légendaires de la scène de seconde zone Californienne. Piranha Women est un film dans la mouvance de ce que la Full Moon propose de nos jours : un produit qui ne dure pas longtemps, torché en quelques jours pour pas cher destiné avant tout au service de streaming de la boite, le métrage va même être coupé en deux pour être exploité en deux parties d’une demi heure chacune pour sa sortie initiale. Le voir en un bloc est conseillé car, vu la première partie du film, ça encourage à tout sauf lancer la seconde tout aussi mauvaise qui ne sauve en rien un énième navet comme il en existe des wagons dans les filmographies de Charles Band et Fred Olen Ray.
Comme toujours chez Fred Olen Ray, sauf si il signe sous pseudo ce qui n’en est pas un bon, de signe, on le lui enlèvera pas sa passion et sa volonté de donner le meilleur produit fini. Cela se ressent dans un scénario qui, malgré son concept et un générique de début hors sujet et en totale contradiction avec ce qui suit, reste sérieux du début à la fin et évite de faire appel à la bande de teenagers cons comme leurs pieds comme il est coutume dans ce genre de production pour des personnages plus matures que ce que l’on a l’habitude de voir. Le réalisateur tente même une approche dramatique lorsqu’il raconte cette histoire de couple dans lequel madame souffre d’un cancer et où monsieur a du mal à concilier boulot et soin de sa bien aimée. Rassurez-vous ça ne dure pas, très vite la souffrante va voir un médecin qui guérit la maladie à l’aide d’ADN de piranhas non sans effets secondaires qui résument le titre du film. Des femmes piranhas donc, qui doivent rester cloîtrées dans une villa à la chaleur réglée sur un thermostat tropical avec une piscine pour y nager les seins à l’air. Détail qui a son importance car dès lors que ces charmantes demoiselles ont les crocs, elles ont non seulement une dentition de serrasalminé certifié 100% fausses dents en plastiques qui apparaissent, mais leurs tchoutches aussi. Une bonne excuse pour faire tomber le haut au casting féminin, mais ce n’était pas forcement nécessaire (l’excuse, pas le fait que les hauts tombent) vu la tronche du résultat, entre effets pratiques loin d’être convaincants et animations graphiques par ordinateur réalisés par un membre de l’équipe qui maîtrise paint 3D.
De toute façon pour ce qu’on en voit, ça aurait pu être une bombe d’effets spéciaux que la différence aurait été minime. Car malgré sa courte durée qui ne dépasse pas l’heure, Piranha Women est avant tout un film drôlement long qui ne montre pas grand-chose, si ce n’est la pauvreté de l’ensemble. Pas tant du coté du casting qui est en somme assez correct pour ce genre de production, comprenez par là que ce n’est pas de l’acting de haut niveau, mais ce n’est pas une bande d’amateurs non plus, la pauvreté, on la ressent dans des décors plus que limités quantitativement parlant qui trahissent l’ordre dans lesquelles les scènes ont été tournées. Scènes qui deviennent vite répétitives à cause d’un scénario qui fait le strict minimum et qui tourne très vite en rond, qu’une mise en scène elle aussi du genre minimaliste ne sauvera pas. Pire encore, si le film se décide enfin à démarrer, ce n’est qu’à cinq minutes du générique de fin d’un film qui essaie un peu de jouer sur un début de coté dramatique vite fait et vite expédié, une enquête policière aussi conne qu’inutile et la comédie avec une poignée de répliques pas drôles, et finalement aussi sérieuses que le traitement du sujet. Il y a aussi une forme de comique involontaire, citons les personnages qui font genre d’être devant un aquarium qui est en fait un écran géant qui diffuse une vidéo de piranhas (un peu comme les VHS qui se vendaient à l’époque, du style le feu de cheminé pour se détendre ou la boule à facette pour que la fête soit plus folle) ou un autre qui fait mine d’être au téléphone avec le menu de son smartphone bien visible. Mais pas de quoi crier au nanar, même pas un peu. Non, Piranha Women est un sacré naveton tout sauf recommandable.
LES PLUS | LES MOINS |
♥ Des boobs ♥ C’est court ♥ Des tchoutches piranhas, il faut avouer que c’est du jamais vu | ⊗ C’est rapidement chiant ⊗ C’est assez répétitif ⊗ Des effets spéciaux très spéciaux ⊗ Ça ne décolle qu’à cinq minutes du générique de fin ⊗ Des piranhas women c’est cool, mais pour ce qu’on en voit… ⊗ La pauvreté de l’ensemble |
Des navets, il en existe des wagons dans les filmographies de Charles Band et Fred Olen Ray, Piranha Women en est un de plus. |
Titre : Piranha Women
Année : 2022
Durée : 1h02
Origine : USA
Genre : Piranha navet
Réalisateur : Fred Olen Ray
Scénario : Fred Olen Ray
Acteurs : Bobby Rice, Sof Puchley, Keep Chambers, Carrie Overgaard, Richard Gabai, Shary Nassimi, Jon Briddell, Nathaniel Moore, Michael Gaglio
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